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Fiche métier

L’Ecole du massage intuitif forme aux métiers de Masseur intuitif, Masseur-relaxologue et Praticien en massage Bien-être. Elle conçoit ces métiers comme un travail de technicien expert et d’accompagnant. La masseuse ou le masseur, étayé(e) par sa connaissance du corps, son expérience de la relaxation, sa capacité à mettre en mots les éprouvés émotionnels et les ressentis corporels, aide son client à se détendre et l’aide à se comprendre. Il construit, par la régularité et la qualité des séances de relaxation qu’il propose, une relation de soutien et de confidence permettant à son client d’évoluer dans la compréhension et la gestion de son stress.

 

LE METIER :

/ Que fait le masseur ou la masseuse bien-être ?

Le praticien en massage bien-être accueille professionnellement des personnes qui souhaitent recevoir des massages de détente et s’offrir un moment agréable, ponctuel ou régulier. Ses clients sont variés et peuvent être motivés par différents désirs ou objectifs : – bien-être simple, – repos et récupération des affres de la vie quotidienne ou d’une période particulièrement pénible, – maîtrise d’habiletés supplémentaires (fluidité, souplesse, coordination) dans le cadre d’activités personnelles ou professionnelles : danseurs, yogis, sportifs, musiciens, etc. – meilleurs maîtrise ou vécu de ses propres réactions face au stress ou aux interactions avec les autres, – amélioration de son équilibre psychique, émotionnel, et lutte contre l’anxiété, l’irritabilité, la dépendance, ou d’autres troubles légers de l’humeur et du caractère.

Le praticien en massage bien-être prend le temps d’écouter la demande du client et de l’aider à la formuler précisément. Il s’adapte à la demande et aux besoins qui ont été exprimés, dans la limite de la compatibilité avec son cadre de travail, son éthique et la déontologie de sa profession.

/ Comment travaille-t-il ?

Le travail avec un client commence par un temps de rencontre (plus ou moins sacralisé selon les écoles), au cours duquel le praticien s’assure que la relation se noue d’une façon saine et précise. Le praticien donne des informations sur sa démarche professionnelle et ses intentions en vérifiant qu’il ne demeure pas de points ambigus dans la communication avec son client.

Le praticien en massage bien-être accorde de l’importance à l’écoute de la problématique de son client lorsque celui-ci souhaite en présenter une.

A partir du travail « d’enquête » et d’écoute, la masseuse ou le masseur construit un protocole d’intervention, puisant dans les techniques de relaxation et de massage qu’il maîtrise. Il détermine, avec le client, la régularité et le type d’accompagnement qui ponctueront leurs rencontres.

Le masseur bien-être prodigue ses massages et moments de relaxation avec respect, délicatesse, tact, créativité et ingéniosité, dans un lieu et une atmosphère étudiés, dans des conditions d’hygiène irréprochable, en respectant ses limites personnelles et celles de sa profession.

Lorsqu’une relation de confiance et de confidence a pu s’établir, le professionnel utilise cette relation, en conscience, pour inviter son client à aller plus loin dans le relâchement et, éventuellement, la compréhension de lui-même. Il accueille avec bienveillance les évolutions et réactions de son client.

/ Dans quels pièges doit-il éviter de tomber ?

Masser professionnellement des personnes n’est pas équivalent à masser son entourage, sa famille, son conjoint  ou ses amis. La pratique du massage jours après jours, semaines après semaines, doit distiller au praticien un plaisir qui ne s’use pas. Les rencontres intimes nécessitées par le massage sont très impactantes émotionnellement. Il est important de savoir se ménager et savoir s’organiser des temps de ressourcements, pour vérifier régulièrement les effets de l’impact de la relation sur soi (voir notre point de vue sur le stress vicariant). C’est un métier très orienté vers l’autre, mais dans lequel on ne doit pas s’oublier.

Etre un bon technicien ne suffit pas lorsque l’on s’installe en cabinet libéral. Il faut aussi connaître et maîtriser par ailleurs les qualités de l’entrepreneur : vision comptable, notions juridiques, communication, explication de son travail, capacité à faire des liens entre nos connaissances et les demandes du public.

S’isoler professionnellement est souvent la tendance de ceux qui travaillent en libéral. Ce phénomène d’isolement est renforcé par le fait qu’il n’est pas facile de se présenter socialement comme étant masseur de relaxation, compte tenu de la représentation que certaines personnes ont encore du massage bien-être. Or, s’isoler est la pire des stratégies dans un métier qui nécessite de s’inclure dans un réseau pour être connu, reconnu, et construire une clientèle. Préférez nettement l’installation en cabinets groupés, en cabinet partagé ou en institut de massage.

Ne laissez pas non plus dépérir vos connaissances… La formation continue est toujours enrichissante dans ce métier où l’on apprend tout au long de la vie. En 2021, l’Ecole du Massage Intuitif est devenue la première école de massage en France ne formant que des praticiens déjà en exercice, orientant vers d’autres organismes pour la formation initiale.

Les compétences du masseur de bien-être se combinent utilement avec d’autres métiers : naturopathe, aromathérapeute, coach en développement personnel, esthétique éthique, animateur dans les métiers de la forme, relaxologue, sophrologue, psychopraticien, etc.

fiche metier

PRINCIPAUX DEBOUCHES :

Le praticien en massage bien-être peut travailler en cabinet ou atelier de relaxation. Il est alors à son propre compte, en libéral, gérant de société ou salarié d’une société de portage. Dans certains cas, il se déplace pour proposer des interventions à domicile, dans les hôtels, bateaux de croisière, en entreprises ou à l’occasion d’un événement.

Il peut travailler en salon ou institut de massage et spas. Il est alors salarié de l’entreprise qui l’emploie. Les voies d’accès au salariat se font plutôt par l’acquisition du titre de Technicien(ne) Spa et Bien-être reconnu au niveau du Registre Nationale de la Certification Professionnelle, ou par les filières de l’esthétique.

Dans certains cas, il peut exercer, en complément d’une première profession (infirmier, aide-soignant, éducateur spécialisé, etc.) dans un service social ou hospitalier.

QUALITES ESSENTIELLES :

On peut dire que tout massage donné avec bienveillance est intéressant à recevoir car il révèle la personnalité de celui qui le donne, et dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, le « parfait » est l’ennemi du « bien ». Certaines qualités feront néanmoins de votre massage un moment qui semblera très agréable à recevoir par le plus grand nombre :

  • Qualités concernant le massage :

Des sens kinesthésiques, auditifs et tactiles développés, de la créativité, le plaisir de la corporalité et de la sensualité, la souplesse, le fait d’être chaleureux et ouvert d’esprit, la discrétion.

  • Qualités concernant l’aptitude à être en relation et à aider l’autre à évoluer :

L’écoute, l’humilité, la compréhension, la capacité à reconnaître les qualités de l’autre, l’authenticité, l’empathie, l’intelligence émotionnelle, la capacité à s’ancrer, à tenir une position fermement avec douceur, à comprendre le sens et suivre une éthique de la relation.

  • Qualités concernant la création d’entreprise :

Une imagination fertile, une faculté d’adaptation, une opiniâtreté,  le goût du risque et la capacité à prendre sa vie en charge, l’organisation, le pragmatisme, un soupçon de charisme, le goût des autres, le sens de l’éthique et de la responsabilité, la capacité à faire confiance aux autres et déléguer.

EVOLUTION :

La pratique intensive du massage de relaxation apporte des capacités qui sont peu prises en compte dans la société mais qui sont très utiles dans la vie quotidienne : conscience de son corps, développement des sens proprioceptif et kinesthésique, sens de l’équilibre, souplesse, capacité à prendre de la distance, capacité à « lire » le corps de l’autre, sa posture et sa gestuelle… Le bon praticien en massage bien-être est de plus en plus à l’aise avec son corps, au fur et à mesure de sa pratique et de ses expériences accumulées. Si ces qualités acquises au cours de la carrière sont peu valorisables pour l’exercice d’un autre métier, elles contribuent à renforcer des capacités plus générales et apportent assurance et confiance en soi et en l’autre.

REMUNERATION :

L’appât du gain ne doit pas être la principale motivation du masseur bien-être. Compte tenu de l’implication qu’ils demandent, enchaîner dans une journée un grand nombre de massages de qualité est illusoire. Mais la pratique du massage apporte aussi beaucoup en « qualité de vie » et c’est souvent avec cet objectif que les personnes se lancent dans une formation professionnelle au massage de bien-être. La pratique du massage est très enrichissante en terme de qualité de rencontres et de partages, à condition bien sûr d’avoir un goût pour cela.

FORMATIONS :

Il existe trois grandes familles de praticiens, et donc trois catégories d’écoles pour les former :

  • Les écoles qui forment aux massages bien-être « avec implication » du masseur. Elles centrent leur apprentissage sur la qualité d’être du praticien et s’inscrivent le plus souvent dans une logique de développement personnel. Elles pensent que la rencontre entre le masseur et le receveur du massage est fondamentale et doit être travaillée. Elles préconisent d’utiliser les qualités intrinsèques du praticien pour enrichir son massage : générosité, authenticité, douceur, fermeté, capacité à soutenir, rassurer, faire progresser. Elles portent la vision d’un massage qui vient du coeur, plus que de la tête. C’est dans cette catégorie que s’inscrit l’Ecole du Massage Intuitif depuis sa création en 2001.
  • Les écoles qui forment aux massages bien-être « sans implication » du masseur. Elles n’abordent que la question technique du massage et l’art de l’appliquer, sans chercher à faire apparaître l’humanité du masseur. Elles préconisent la distance, parfois la blouse blanche, et évitent la question émotionnelle.
  • Les écoles de massages traditionnels. Elles enseignent le massage comme une tradition à respecter au mieux. C’est la philosophie asiatique de la pratique du massage ; elle se confond avec les médecines traditionnelles préventives. Le Shiatsu est un bon exemple de cette famille. Le bon masseur shiatsu sait s’effacer au profit de la manière d’appliquer la tradition.

FEDERATIONS PROFESSIONNELLES, ASSURANCES :

Pour s’installer professionnellement, un masseur bien-être doit contracter une assurance Responsabilité Civile Professionnelle. De plus en plus de compagnie d’assurance proposent d’assurer les praticiens en massage bien-être et leur demandent pour cela de justifier de leur formation professionnelle.

Plusieurs fédérations nationales travaillent aujourd’hui à l’organisation de la profession. La principale d’entre elle est la Fédération Française de Massages Bien-Etre créée en 1995. Elle a contribué à plusieurs avancées juridiques et législatives qui ont permis de mieux asseoir le métier de masseur bien-être.

RECONNAISSANCE PAR L’ETAT :

En 20 ans, le métier de masseur bien-être a énormément évolué, ainsi que la formation professionnelle en France, avec la création de France Compétence, en 2019, et de l’application « Mon Compte Formation », en janvier 2020. L’Ecole du Massage Intuitif, qui a beaucoup oeuvré pour la reconnaissance du métier avec la Fédération Française de Massage Bien-Etre, a fait partie des premières écoles françaises à former à un Certificat inscrit au Registre National de la Certification Professionnelle. C’était en 2019 et 2020, avant de renoncer à la formation initiale, en 2021, pour se consacrer aux masseurs déjà installés et leur offrir un renouvèlement professionnel, ou un perfectionnement dans l’accompagnement et la pratique du massage intuitif. L’enregistrement au RNCP a naturellement permis aux écoles concernées de monter en gamme et de poursuivre le travail d’adaptation au marché du travail. Cette donnée doit être prise en compte au moment du choix d’une formation, lorsque votre objectif est la mise à l’emploi ou l’installation professionnelle.

Mettre du sens sur notre humanité

 

     L’anthropologue Ashley Montagu a écrit : « Les êtres humains ne peuvent survivre sans le toucher. C’est un besoin fondamental ». Le toucher est le premier des sens à se développer in utero et le dernier à s’éteindre avant notre mort. Notre peau est phénoménale et de nombreux écrits témoignent de sa richesse. Elle représente notre plus grand organe. Elle est la première et la plus importante connexion de l’être humain avec le monde environnant.

     Chaque personne a une relation différente au toucher. Une relation influencée par de nombreux facteurs tels que la culture, l’éducation, les expériences passées, les touchers reçus, la physiologie… Pas étonnant qu’en temps de confinement, du fait de son isolement sensoriel, l’être humain vive toute une palette d’émotions et de manques. La tristesse de ne pouvoir enlacer nos proches, de ne pouvoir être en présence physique de nos amis ou de notre famille. Des moments de tensions, de nervosité ou encore de frustrations. Ces moments où, finalement, notre corps témoigne de ce besoin fondamental du toucher, et plus largement de nos émotions.

Conscientiser nos raideurs et leur sens.

     Comme le soulignait déjà Wilhelm Reich, toute notre histoire est inscrite dans notre corps. Elle en devient donc palpable. Le massage offre l’espace pour fluidifier la vie en nous, libérer les tensions et les restrictions de mouvements du corps en lien avec des blocages émotionnels non résolus. Tout en amenant la personne à conscientiser ses raideurs et leurs sens, il permet de se reconstruire et de s’unifier. En accueillant, au travers du toucher, le blocage dans son existence même, ce dernier peut alors se transformer et se fluidifier. Le receveur intègre alors un autre espace de possible, beaucoup plus large, et les émotions peuvent redevenir une énergie motrice et créatrice, libres de circuler.

     Certains bienfaits du massage ont été prouvés scientifiquement. D’autres ont été observés par les parents avec leur bébé ou encore par les praticiens en massage. Il revient à chaque individu de tirer ses propres conclusions à partir de ses observations et des bienfaits qu’il a personnellement obtenus.

     Le massage offre de l’interaction (communication verbale et non verbale, toucher nourrissant), de la stimulation (du système circulatoire, digestif, hormonal, nerveux, respiratoire), du soulagement (des tensions musculaires, physiques et psychologiques, d’un manque de souplesse de la peau), de la relaxation (amélioration du sommeil, du tonus musculaire et de la quiétude, réduction du niveau de stress).

     Il est tout aussi bénéfique pour celui qui le pratique notamment sur le plan relationnel (activité positive et moment privilégié) et hormonal puisque celui qui pratique sécrète également des hormones de bien-être.

Adrénaline et ocytocine.

     Notre corps répond au toucher nourrissant et respectueux en sécrétant des hormones. Durant un massage, l’ocytocine amène détente et relaxation, non seulement pour le receveur mais aussi pour le praticien. Cette hormone diminue la pression artérielle, incite aux comportements maternants et rend l’individu plus sociable. Les endorphines, quant à elles, améliorent le sommeil et diminue le stress. 

     A titre d’illustration, le livre Ocytocine : l’hormone de l’amour écrit par Kerstin Uvnas Moberg en 2006 soutient la pratique du massage. Ses écrits soulignent scientifiquement les effets du toucher. L’auteur explique que le toucher provoque des effets au niveau hormonal et subséquemment comportemental. Elle expose que l’individu est constitué de deux systèmes, l’un dédié à la lutte ou la fuite, et l’autre à la détente et au calme. Pour les enclencher, des hormones interviennent. Dans le premier système, il s’agit de l’adrénaline et dans le second, de l’ocytocine.

      La peau est le premier moyen de communication avec l’extérieur, de par les nombreux récepteurs qui la composent, et la transmission des informations qu’elle fournit engendre ces réactions hormonales. En étudiant les réactions de rats au toucher ou à des injections d’ocytocine, Kerstin Uvnas démontre que la stimulation de certains nerfs sensitifs active le système lutte/fuite ou le système calme/détente et donc les hormones d’adrénaline ou d’ocytocine.  Elle effectue notamment un parallèle entre le massage et le léchage chez les mammifères. Les résultats montrent que les mammifères non léchés vont être chétifs, stressés, agressifs et peureux. Elle expose également que le toucher favorise la croissance. Une expérience avec des bébés animaux souligne que les bébés séparés de leur mère grandissent moins bien sauf lorsqu’ils sont brossés doucement. Des constatations dejà faites par Ashley Montagu.

Le toucher permet donc d’engendrer du calme et de la sécurité et ainsi une meilleure résistance au stress. En découle une meilleure confiance en soi et dans la vie. Le toucher, parce qu’il provoque la production d’ocytocine, favorise le bien-être, la croissance, l’apprentissage, la santé et la sociabilité.

Bérengère SIMOENS,
Somatothérapeute,
Formatrice à l’Ecole du Massage Intuitif.

charte éthique du massage

charte éthique massage

Charte éthique de l’accompagnement de la personne par le massage.
© École du Massage Intuitif – Version de juin 2020.

 

 

L’éthique est un cheminement. Chacun la construit à partir de ses propres ressources, de ses croyances et de la façon dont il définit le respect.

Elle se forge au fur et à mesure de la pratique et évolue avec l’expérience. Elle incarne les valeurs présentes du praticien, et des groupes auxquels il se reconnaît appartenir.

L’incarnation stable de son éthique par le masseur intuitif est ce qui sécurise la relation avec son client. Elle permettra à chacun de se sentir profondément respecté et, au receveur du massage et de l’accompagnement, de s’épanouir dans la relation si tel est son désir.

La charte de l’École du Massage Intuitif est un guide déontologique grâce auquel chaque praticien peut constituer et faire évoluer son éthique. Elle repose sur l’esprit de responsabilité, et la conscience. Par la responsabilité, nous reconnaissons que nous exerçons toujours un rôle, actif ou passif, conscient ou inconscient, dans nos expériences de vie et nos relations interpersonnelles. Par la conscience, nous nous accordons le temps de comprendre chaque situation au-delà de ce qui nous est donné d’emblée. Elle nous protège du passage à l’acte qui est un court-circuit entre la pulsion et l’action, sans trianguler par la conscience.

 

Pratique du Massage Intuitif.

Le masseur intuitif maîtrise suffisamment la structure et le sens de sa techniques pour se détacher des protocoles ; il peut ainsi consacrer toute son attention, sa présence et sa capacité d’ajustement à son client.

Le masseur intuitif connaît et respecte les règles d’hygiène édictées et actualisées par la profession.

Le masseur intuitif connaît et respecte les contre-indications du massage. Lorsqu’une situation de santé génère la moindre suspicion de contre-indication, le professionnel fait demander par son client un avis de non contre-indication auprès de son médecin.

Le masseur intuitif prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses clients dans l’espace où il pratique et souscrit une assurance professionnelle dès le démarrage de son activité.

 

Relation masseur-client.

Le masseur reçoit des personnes dont les objectifs et les motivations sont divers. Certaines viennent se détendre et voient le massage comme un outil de relaxation. D’autres sont animées par l’envie de se comprendre et voient le massage comme une occasion de développement personnel à prédominance corporelle. Quelles que soient les motivations de son client, le masseur intuitif les accueille sans jugement. Il prend soin de vérifier que ces motivations sont compatibles avec sa pratique. Dans le cas contraire, il signifie simplement à son client, en l’explicitant, l’incompatibilité qui le conduit à décliner de travailler avec lui.

La relation professionnelle qui se met en place est basée sur le respect et la protection du client. Le masseur intuitif est conscient de la dissymétrie possible de la relation, ce qui engage sa responsabilité professionnelle.

Conscient de cette responsabilité professionnelle dans la relation, le masseur intuitif s’interdit tout prosélytisme, tout abus de pouvoir et d’influence dans quelque domaine que ce soit (financier, sexuel, émotionnel, politique, idéologique, religieux, etc.).

Le massage et le toucher sont exclusivement mis en œuvre dans l’intérêt du client.

Le masseur intuitif reconnaît en permanence le caractère spécifique de la relation qui le lie à son client (nudité ou semi-nudité du client, accès tactile au corps du client, accès à la part d’histoire inscrite dans son corps, vécu d’émotions, expression d’émotions, sentiment de vulnérabilité). En retour, le masseur intuitif invite son client à mettre le maximum de conscience dans le caractère spécifique de la relation. Cette conscience est ce qui donne sa vraie valeur au consentement préalable du client. Pour chaque intervention tactile, ce consentement est requis.

Le masseur intuitif est conscient qu’un autre type de relation, parallèle à la relation professionnelle, complique l’offre de massage et rend impossible la notion d’accompagnement. Ainsi, il ne peut prétendre accompagner une personne proche de lui, que ce soit par parenté ou par lien affectif.

 

Engagement entre le masseur et son client.

Tout contrat, écrit ou verbal, entre le masseur intuitif et son client constitue un engagement.

Le masseur intuitif n’est jamais tenu de s’engager dans un accompagnement et n’a aucune obligation de résultat. En revanche, s’il s’engage, il se donne tous les moyens d’assurer à son client les meilleurs soins et prestations. En miroir, il s’assure de se faire respecter, et met le même soin à respecter et faire respecter le cadre qu’il pose.

Le masseur intuitif travaille à apparaître dans son authenticité. Il est attentif à accueillir ses défauts autant que ses « qualités » et lâche prise sur sa volonté de perfection. Il s’accorde la même part de tolérance que celle qu’il offre à chacun de ses clients

Il attire l’attention du client sur sa part de responsabilité dans le déroulement de l’accompagnement vers la compréhension de son stress, de ses contrariétés, de ses conflits intérieurs, de ses tensions, de ses sensations physiques, de ses éprouvés émotionnels. Il souligne l’importance de la coopération active du client pour favoriser ce travail de compréhension.

Le masseur intuitif ne pose pas de diagnostique psychopathologique. Il ne définit pas de stratégie thérapeutique, laissant le client libre d’amener sa problématique sans que celle-ci ne soit « étiquetée » selon les catégories définies par la psychopathologie.

Le masseur intuitif est conscient que son travail ne se substitue pas aux prises en charge médicales nécessitées par l’état de son client. Il invite celui-ci, sans ambiguïté, à effectuer toutes les démarches visant à mettre en œuvre un suivi médical ou psychiatrique approprié.

Le masseur intuitif reconnaît la nécessité de mettre en place une forme explicite et concrète de paiement des séances comme manifestation claire de la dimension professionnelle de cette relation, ce qui permet au client d’être quitte de toute autre manifestation de reconnaissance.

Le masseur intuitif a la responsabilité de poser de manière explicite les termes du contrat relationnel qui le lie au client : montant des honoraires, lieu, fréquence et durée des séances, séances manquées ou annulées, confidentialité, règle du non-passage à l’acte, et tout ce qui constitue son cadre de fonctionnement. Certaines règles peuvent se négocier préalablement entre le client et le masseur, en fonction du projet du client ou de ses caractéristiques. Une fois le cadre posé, le client comme le masseur sont co-responsables de son application, mais le professionnel est le garant du cadre en dernier ressort et ne peut pas se défiler de cette fonction clé.

Tout changement dans les conditions initialement établies implique une renégociation du contrat écrit ou verbal.

Lorsque l’idée d’accompagnement est clairement établie et formulée entre le masseur et son client, la relation est plus impliquante. Toute interruption momentanée ou définitive, toute orientation du client vers un autre praticien, doivent alors être abordées et travaillées avec le client.

Toute sensation de ne pas être à l’aise avec les questions liées à la relation masseur-client, toute impression de se faire piéger, de manquer de clarté ou d’assertivité, d’être hors conscience de ce qui se passe dans la relation, doit être travaillé en supervision.

 

Positionnement du praticien.

Le masseur intuitif donne des informations claires et honnêtes concernant sa compétence, sa formation et son expérience en précisant si besoin les spécificités et différences entre le massage intuitif et d’autres approches.

Les compétences du praticien en massage intuitif peuvent être :
– acquises comme une extension intuitive et expérimentale d’une activité précédemment validée par un parcours universitaire.
– acquises par connaissances et expériences reçues dans un cadre structuré pour transmettre les compétences et la pratique en question.
– acquises par connaissances et expériences reçues de personnes expérimentées,
– acquises par connaissances et expériences autodidactes confrontées à d’autres,
– innées, puis développées et confrontées, au gré des parcours de vie et de rencontres des praticiens.

Les signataires de cette charte reconnaissent par expérience qu’aucun diplôme seul, sans pratique expérientielle spécifique, ne suffit à conférer à quiconque la qualité de professionnel de l’accompagnement et du mieux-être.

Même si le masseur intuitif a une formation professionnelle théorique et pratique, approfondie et continue, il est néanmoins attentif aux limites de sa compétence. Il n’accepte que des clients adaptés à sa formation, à sa compétence et est en mesure de collaborer en dehors de son champ de compétences avec d’autres professionnels.

Tout au long de sa pratique, le masseur intuitif doit être capable de remettre régulièrement en question son approche à l’aide des outils qu’il choisit, notamment en supervision. Dans un processus de formation permanente s’étalant sur l’ensemble de sa vie professionnelle, le masseur intuitif prend soin d’élargir et d’approfondir ses compétences personnelles et professionnelles.

Le masseur intuitif exerce un métier du bien-être. Il reste toujours en mesure de s’offrir à lui-même le bien-être qu’il prodigue aux autres. Il suit les préconisations qu’il délivre à ses clients. Il est sensible à la question de l’exemplarité.

En cas de crise personnelle, d’épuisement professionnel, de fatigue de compassion, de stress vicariant, de maladie grave, le masseur intuitif doit être en capacité de prendre soin de lui par différents moyens à sa disposition tels que le massage, la supervision, la thérapie.

 

Secret Professionnel.

Dans le cadre de sa pratique, le masseur intuitif est amené à connaître des éléments personnels confidentiels révélés par ses clients et s’oblige à une discrétion absolue concernant tout ce qu’il a pu entendre, voir ou comprendre dans l’exercice de sa profession.

Le client n’a pas pouvoir de relever le masseur intuitif du secret professionnel.

Le masseur intuitif prend toutes les précautions nécessaires pour préserver l’anonymat des personnes qui le consultent ou l’ont consulté. Il sera également attentif à ses prises de notes, couvertes par la règle de stricte confidentialité.

Le masseur intuitif s’abstient de diffuser des informations identifiables dans divers réseaux qui peuvent interférer comme les groupes de supervision, les groupes de formation, etc.

En séance collective, tous les principes de confidentialité de cette charte s’appliquent à l’identique.

Les limites du secret professionnel sont la mise en danger d’autrui et la mise en danger de soi-même. Si le praticien soupçonne une situation de danger, d’abus ou de mauvais traitement, il évalue cette situation et prend les dispositions nécessaires à la protection de tous les protagonistes, en respectant la législation en vigueur, quitte à rompre la règle de confidentialité. Si le temps et la situation le lui permettent, il informe préalablement son client qu’il est amené à rompre la règle de confidentialité, en en expliquant les raisons.

© Charte éthique de la pratique du massage intuitif
École du Massage Intuitif – Version de juin 2020.

 

 

Le Comité d’éthique répond à vos questions :

Lire le cas éthique n°1 : Que faire lorsqu’un avis médical semble s’écarter des préconisations habituelles du corps médical – Praticienne en massage bien-être – Octobre 2020.

 

Appel à concours

L’activité de massage bien-être doit continuer de s’inventer et s’expliquer. Ton expérience de praticien ou praticienne intéresse sans doute plus de monde que tu ne le penses. Alors, lance toi ! Contribue à expliciter le métier que tu pratiques !

Nous préparons l’édition du premier numéro d’une Revue du massage intuitif et humaniste, à paraître à l’automne 2020.

Dans ce cadre, nous voudrions publier un article sur le thème : « Le massage, un ami pour la vie« . Pour cela, nous organisons un concours d’écriture ouvert à tous les praticien(ne)s ou usagers confirmés du massage.

Pour guider ton article, tu as le choix entre deux contraintes :

  1. Ecrire à la première personne, et raconter comment le massage a été ou est pour toi un processus propice à la métamorphose, un outil de développement personnel. Comment il a influencé ta vie. En quoi il est une aide à vivre, à te relier, à ressentir… (Usagers et praticiens)
  2. Ecrire en t’impliquant moins et expliquer comment le massage et l’accompagnement ont permis à 1, 2 ou 3 de tes clients, de dépasser un conflit intérieur, de retrouver une ligne, un centre, une énergie perdue, une sécurité, une sensualité. Bref, à avancer sur eux-mêmes. (Praticien(ne)s seulement, sur des cas de clients ou patients anonymés).

Le format du texte est de 6 à 14 pages de 2500 signes. Vous pouvez vous faire aider, voire signer à plusieurs.

La date limite de rendu est le 20 août 2020.

Le meilleurs texte sera publié dans la revue, et le gagnant sera invité à un regroupement de trois jours sur l’un des sites de l’Ecole du Massage Intuitif, sur un thème de son choix. Les autres textes pourront être publiés, avec l’accord de leur auteur bien sûr, sur le site internet de l’Ecole du Massage Intuitif. Vous pouvez vous faire aider, voire publier à plusieurs signatures ; l’essentiel étant que les textes soient de qualité, pour co-construire une revue de qualité.

Si vous voulez concourrir, prenez contact avec Manuel Gastambide par le biais de sa page facebook ou par mail.

A vos plumes !!!

 

Comment ça va, en profondeur ?

Comment ça va en profondeur ?

En poussant la porte d’un cabinet de massage intuitif, tu t’étonneras peut-être de la profondeur de la considération que le masseur ou la masseuse te porteront. Voici quelques questions qu’ils sont susceptibles de te poser lorsqu’ils chercheront à savoir comment tu vas.

Comment ça va, en profondeur ?

« J’essaye de me retrouver, le problème c’est que je suis pleine de gens ».

– Comment se passe la vie à l’intérieur de toi ?
– Que voudrais-tu relâcher que tu sens tendu ?
– Est-il facile pour toi de sentir ce qui t’animes ?
– Quel chemin voudrais-tu prendre ?
– Qu’est-ce que tu aimerais atteindre aujourd’hui ? Et demain ?

 

– Comment t’accompagnes-tu dans la vie ?
– Quels appuis trouves-tu autour de toi ?
– Quelle place fais-tu à l’enfant que tu as été ? À ses désirs d’antan et ses désirs actuels ?
– Quelle ami voudrais-tu serrer contre toi ?
– Comment te protèges-tu ?

 

– Quel parfum aimerais-tu exhaler ?
– Comment te laisses-tu être sensuel(le) aujourd’hui ?
– Comment s’organisent les différentes facettes de ta personnalité ?
– Où est-ce que c’est tendu en toi ? Où est-ce que ça bloque ? Comment ça bloque ? Et qu’est-ce que tu voudrais vraiment que ça devienne ?

 

– Comment rêves-tu ton insouciance ?
– Comment te relies-tu à la terre ?
– Comment accompagnes-tu la frustration quand tu la sens en toi ?
– Quelle saison voudrais-tu revivre en premier ?
– Comment combines-tu avec ton envie d’être aimé(e) ?

 

– Comment se déploie ton corps quand tu inspires ? Et quand tu cesses de respirer ?
– Que crées-tu en ce moment ?
– Qu’est-ce qui t’animes ?
– Qu’est-ce que tu as envie de dézinguer ?
– Quelle part voudrais-tu redistribuer de ce que tu reçois ?

 

– Que refuses-tu de voir ?
– Qu’est-ce que tu t’imposes et qu’il te convient de t’imposer ?
– Qu’est-ce que tu t’imposes et que tu pestes de t’imposer ?
– Y a-t-il un affrontement de valeurs en toi ?
– Comment voudrais-tu te lier nouvellement aux autres ?

 

– Qu’est-ce qui te fait enrager ?
– Quel soleil as-tu envie de voir briller ?
– A quoi attaches-tu de l’importance ? Et qu’est-ce qu’il serait important pour toi de protéger ?
– Jusqu’où sens-tu que le cosmos est en lien avec toi ?
– Te sens-tu appartenir à d’autres entités qu’à toi-même ?

 

– As-tu envie de philosopher ?
– Que voudrais-tu partager ?
– Où ressens-tu l’amour dans ton corps ? Quelle forme ça prend ? De quelle couleur ça se teinte ?
– Es-tu capable d’entendre les bruits qui dansent autour de toi ?
– De quelle odeur te souviens-tu maintenant et quel souvenir y est rattaché ?

 

– Quelle qualité te reconnais-tu aujourd’hui ?
– Tes pieds sont-ils posés sur le sol ? Le ressens-tu ?
– Y a-t-il en toi une crainte que tu refuses de considérer ?
– As-tu envie de vivre encore longtemps ?
– Te laisses-tu recevoir ce que la nature te donne ?

 

– Avec qui voudrais-tu partager un moment léger ?
– Comment installes-tu la sécurité dont tu as besoin ?
– Comment t’entends-tu avec ton impuissance à régler ce qui te révolte ?
– Qu’est-ce qui t’attriste ? Et qu’est-ce qui te rend joyeux ?
– De quoi as-tu le plus peur ?

 

– Qu’est-ce qui t’empêches de déployer tes ailes ?
– Comment ton coeur se débrouille-t-il ? Peux-tu prendre un moment pour le sentir battre ou n’as-tu jamais le temps ?
– Es-tu prêt à t’engager sur une route que tu ne connais pas encore ?
– Quelle part laisses-tu à la folie ? À la déraison ? À l’insouciance de vivre ce que tu as à vivre ?
– Dans quoi voudrais-tu mordre ?

 

– L’étincelle en toi est-elle étincelante ?
– De quelle étoile voudrais-tu te rapprocher ?
– Comment te sens-tu ?
– Qu’aimerais-tu particulièrement que je te demande ?

Aide d’Etat pour les Praticien(ne)s en massage et Relaxologues

Aide financière exceptionnelle de l’État (Covid-19)

Les masseurs et masseuses bien-être se retrouvent sans activité depuis le début du confinement de lutte contre le coronavirus. Comme aux relaxologues, sophrologues, psychothérapeutes, ostéopathes, masseurs-kinésithérapeutes, une aide financière exceptionnelle leur est accordée, s’ils sont travailleurs indépendants, auto-entrepreneurs ou gérants de salon de massage ou Spa.

Cette aide financière d’urgence prend la forme d’une aide directe accordée sur demande auprès de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), et non des Urssaf. Son montant est fixé à 1.500 euros maximum pour la plupart des dossiers éligibles.

Comment faire la demande d’aide gouvernementale liée au coronavirus :

La demande d’aide exceptionnelle doit s’effectuer auprès de la DGFiP, sur votre espace Impots.gouv.fr (voir photo liée à l’article).

La démarche s’effectue sur simple demande en ligne sur le site de l’administration fiscale. La procédure est entièrement dématérialisée, via l’espace Particuliers du site impots.gouv.fr (voir photo liée à l’article). La demande n’est pas possible depuis l’application mobile Impots.gouv.fr, mais nous avons pu vérifier que la démarche sur le site est très simplifiée, à condition de disposer des astuces décrites ci-dessous :

  1. Connexion sur le site Impots.gouv.fr
  2. Cliquer en haut à droite sur le bouton bleu « Votre espace particulier »
  3. Identification (si identifiants perdus lire cet article : Trouver ses identifiants)
  4. Cliquer sur le bouton gris en haut à droite « Messagerie sécurisée »
  5. Cliquer sur le bouton écrire
  6. Choisir dans le menu « Je demande l’aide aux entreprises fragilisées par l’épidémie Covid-19 »
  7. Remplir le formulaire de demande (tous les champs sont obligatoires)
  8. Valider pour finaliser la demande d’aide

L’entreprise demandeuse doit renseigner les informations suivantes :

  • nombre de salarié(s) en CDD ou CDI
  • coordonnées du demandeur
  • région d’appartenance du siège social
  • période concernée par la demande
  • numéros SIREN / NIC
  • coordonnées bancaires : titulaire du compte, RIB (relevé d’identité bancaire), IBAN
  • perte de CA
  • montant de l’aide demandée
  • déclaration sur l’honneur que l’entreprise remplit les conditions pour bénéficier de cette aide

Date de demande et de versement de l’aide de 1500 euros

Le service est ouvert depuis ce vendredi 3 avril 2020.

À partir de quand l’aide sera-t-elle versée ? Le délai de versement variera selon les banques. Selon une source gouvernementale, il serait d’environ 4 jours en moyenne, après l’instruction du dossier.

Le dispositif d’aide régionale supplémentaire de 2.000 euros sera ouvert le 15 avril. Cette deuxième tranche n’est accessible qu’aux entreprises en risque de faillite.

Fonds de solidarité financé par l’État, les régions

Cette aide financière exceptionnelle sera financée par un fonds de solidarité co-financé par l’État et les régions, d’un montant de 1,7 milliard d’euros pour le mois de mars 2020 (incluant 500 millions d’euros correspondant à l’extension du dispositif aux pertes de CA d’au moins 50% dès le mois de mars). La contribution des régions à ce fonds se monte à 250 millions d’euros et celle des assureurs à 200 millions d’euros pour le mois de mars.

L’enveloppe de 1,7 milliard d’euros correspond au financement de l’aide pour une durée d’un mois.

La création de ce fonds de solidarité a été votée par le Parlement dans le cadre de l’examen de la loi de finances rectificative présentée le 18 mars en Conseil des ministres et publiée au Journal Officiel le 24 mars. Son financement nécessitera d’être complété, l’enveloppe initiale ayant été fixée à 1 milliard d’euros dont 750 millions à la charge de l’État.

Aide de 1.500 euros par mois, pendant combien de temps ?

La durée de l’octroi de l’aide n’est pas encore connue. « Cette aide sera renouvelée en avril, le fonds de solidarité sera maintenu tant que durera l’état d’urgence sanitaire », a annoncé Bruno Le Maire le 30 mars 2020, sachant que la durée du confinement n’est pas encore déterminée.

Dans un premier temps, le fonds de solidarité visait à répondre à l’urgence pour éviter les faillites, et devait couvrir les mois de mars et avril 2020.

Aide financière d’Etat liée au coronavirus : conditions d’attribution

Les conditions d’octroi de l’aide exceptionnelle ont été précisées par Bruno Le Maire le 17 mars 2020 puis le 25 mars par son ministère, par le décret n° 2020-371 du 30 mars 2020 et un autre décret en attente de parution début avril.

L’aide est accordée :

  • aux entreprises dont l’effectif est de 10 personnes ou moins
  • aux entreprises créées avant le 1er février 2020
  • aux entreprises qui n’ont pas déposé de déclaration de cessation de paiement au 1er mars 2020
  • aux TPE, indépendants et micro-entrepreneurs dont l’établissement a dû fermer (fermeture administrative entre le 1er et le 31 mars 2020), dans la restauration ou les débits de boisson (bars-cafés) par exemple
  • aux TPE, indépendant, micro-entrepreneurs ayant perdu plus de 50% de chiffre d’affaires (CA) pour les mois de mars et avril 2020 (contre -70% initialement)
  • à condition de réaliser un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros
  • à condition de réaliser un bénéfice annuel imposable inférieur à 60.000 euros
  • sous réserve qu’il s’agisse de l’activité principale pour les micro-entrepreneurs (activité de complément exclue du dispositif d’aide pour les personnes titulaires d’un contrat de travail à temps complet ou d’une pension de vieillesse d’un montant supérieur à 800 euros sur la période)

Le seuil de chiffre d’affaires d’une micro-entreprise n’entre pas en ligne de compte. Une entreprise ayant déposé le bilan avant le 1er mars 2020 (déclaration de cessation de paiement) n’est pas éligible.

Critère de baisse de chiffre d’affaires

La condition de baisse de 50% du chiffre d’affaires dès le mois de mars (au lieu de -70% initialement pour le seul mois de mars et -50% en avril) est analysée sur la période de référence suivante :

  • mars 2020 par rapport à mars 2019 pour les entreprises éligibles ayant plus d’un an
  • mars 2020 par rapport au chiffre d’affaires mensuel moyen depuis la création pour les entreprises créées après mars 2020
  • mars 2020 par rapport au chiffre d’affaires mensuel moyen entre le 1er avril 2019 et le 1er mars 2020 pour un entrepreneur ayant bénéficié d’un arrêt de travail pour maladie, accident du travail ou maternité en mars 2019

Le ministre a fait savoir que la baisse d’activité prise en compte est celle enregistrée de mars 2020 par rapport au mois de mars 2019. L’ensemble des TPE qui auraient perdu plus de 70% de chiffre d’affaires sur la période de référence seront éligibles à ce fonds.

Les travailleurs non salariés (TNS) et auto-entrepreneurs ayant débuté leur activité il y a moins d’un an, après mars 2019, pourront comparer leur baisse d’activité sur un autre période. « Il y aura bien entendu de la flexibilité  », a indiqué une source proche du ministre à ToutSurMesFinances.com. En effet, dans un tel cas, le chiffre d’affaires mensuel moyen depuis la création sera pris en compte pour le comparer à celui de mars 2020.

Pour le mois d’avril, le seuil de perte de chiffre d’affaires sera fixé à 50% (-50% minimum de perte de CA entre avril 2019 et avril 2020) afin d’élargir le nombre d’entreprises éligibles.

Aide supplémentaire anti-faillite de 2.000 euros

Une aide supplémentaire d’un montant de 2.000 euros est accordée par les régions, en plus des 1.500 euros versés par l’État.

Il s’agit d’un second volet faisant l’objet d’une seconde démarche volontaire par l’entreprise auprès de la région.

Cette aide pourra être accordée si l’entreprise demandeuse :

  • se trouve dans l’impossibilité de régler ses créances exigibles à 30 jours
  • se voit refuser un prêt de trésorerie d’un montant raisonnable par sa banque
  • doit avoir au moins un salarié.

Entrepreneurs : imposable ou non ?

Les 1.500 euros d’aide perçus par les auto-entrepreneurs et indépendants sont-ils imposables ou non imposables à l’impôt sur le revenu (IR ou IRPP) ? Le régime fiscal de l’aide exceptionnelle n’est prévu par aucun texte. Cependant, le gouvernement a d’ores-et-déjà fait savoir que la somme perçue serait défiscalisée.

Rappelons les autres mesures et aides aux entrepreneurs : Urssaf, eau, énergie, loyers.

Une série de mesures de soutien en faveur des entrepreneurs pour faire face aux conséquences de l’épidémie de coronavirus Covid-19 a également été annoncée par le président de la République et le ministre de l’Économie, en complément de l’aide financière exceptionnelle accordée par l’Administration fiscale :

  • report de charges fiscales sur le mois de mars 2020 pour toutes les entreprises
  • report de cotisations sociales Urssaf pour toutes les entreprises
  • absence de report pour la TVA
  • report des échéances bancaires pour 6 mois sans frais
  • garantie par l’État de tous les nouveaux prêts bancaires de trésorerie pour les entreprises de toutes tailles via Bpifrance
  • report de loyers pour les baux commerciaux et professionnels pour les TPE, indépendants, auto-entrepreneurs
  • suspension des factures d’eau, de gaz et d’électricité pour les TPE, indépendants, auto-entrepreneurs
  • dispositif simplifié de déclaration d’arrêt de travail pour les employeurs de salariés devant garder leurs enfant à domicile pour les entreprises de toutes tailles
  • mesure exceptionnelle de chômage partiel financé par l’État pour une durée de deux mois pour les entreprises de toutes tailles

Grace à ces mesures, votre activité de Praticien en Massage Bien-être devrait résister à la crise sanitaire. Viendra un temps où la population aura besoin de souffler, et réparer, dans son corps, les traces du confinement et du stress. Les masseurs et masseuses intuitifs seront bien placés pour cette mission 😉

Lire l’article de Manuel Gastambide sur Le toucher résilient, après la peur du coronavirus.

Deux maladies circulent : le coronavirus et la peur du coronavirus.

le contact émotionnel

Qu’est-ce qui vous a le plus affecté ces derniers jours ? Le coronavirus, ou la peur du coronavirus ? Si vous faites partie des personnes ayant été infectées, ce sera certainement la première proposition. Mais pour tous les autres, il est probable que la peur de la contagion ou de la maladie vous ait fait signe. C’est normal, profondément humain, ancestralement inscrit dans nos gènes. La peur du virus est une peur archaïque qui concernait déjà nos ancêtres. Elle ajoute à la peur de la mort, celle de la disparition de l’espèce. Autant dire qu’elle vous pousse à agir pour votre sauvegarde. Seulement voilà, l’ennemi est petit, invisible, insaisissable, et nous confronte d’abord à l’impuissance, entre moments d’anxiété et pics d’angoisse.

Comment sortir de cette sensation ? Lorsque l’on se voit guetter le moindre symptôme, en soi ou chez l’autre. Quand on remarque les gens tousser, renifler ou éternuer autour de soi, alors qu’on n’y prêtait normalement pas attention. Quand on sent la gorge nous gratter, la fatigue nous submerger, et qu’on se demande à tort si notre tour est venu. L’oppression peut nous donner la sensation d’une difficulté à respirer. Le reflux gastrique, lié au stress, nous irrite et assèche la gorge. Il n’en faut pas plus pour se croire atteint, avant de se raisonner. Comment sortir de cette peur ? Naturellement, notre reflexe, notre envie, est de nous relier. (Lire également : L’anxiété générée par la maladie se résout parfois à l’occasion d’un massage).

Se relier à l’autre tranquillise profondément.

Parmi la multitude de liens que nous pouvons établir avec notre prochain, il en est un particulièrement résilient : le contact physique, déjà mis au ban de notre société occidentale, et prohibé de surcroît par l’arrivée du virus.

Si les embrassades et le contact physique en général sont bons pour apaiser, ils sont encore meilleurs quand ils nous sont offerts par une personne « adéquate », en qui nous déposons notre confiance, qui représente pour nous une source d’énergie, un appui, un support de transfert diront les psychothérapeutes. Cette étreinte et ce contact, magiques autant qu’humains, lorsque nous avons peur ou simplement que nous doutons, est capable de nous transcender sur l’instant. Un toucher habité par la présence de notre être profond, tel qu’il est investi par le masseur intuitif, a aussi la capacité de soigner de profondes blessures émotionnelles et des traumatismes anciens. L’événement coronavirus nous éloigne du contact physique pendant un temps. Pour nous adapter à cette nouvelle donne, après le confinement, nous mettrons en place dans nos cabinets des protocoles de protection plus drastiques, mais le contact peau à peau restera notre marque de fabrique, et notre raison d’être en tant que profession.

Quelque soit la façon dont nous sortirons de cette expérience de la contagion, la spontanéité du contact physique pourrait en prendre encore un sacré coup. La place des experts du toucher, masseurs bien-être, ostéopathes, fasciathérapeutes, somatothérapeutes… s’en trouvera grandie. Leur armée des ombres a la mission de compenser les manques de contact générés par la société d’aujourd’hui et de demain. Leur rôle social, dans l’équilibre psychique des populations va croissant, sauf à vouloir d’une société qui s’éloignerait de la douceur, de la tempérance et de l’équilibre.

Manuel GASTAMBIDE
Directeur de l’Ecole du Massage Intuitif

Conférence massage

Conférence sur la facilitation de l’installation comme masseur bien-être

 

Conférence sur l’installation professionnelle en massage bien-être.

 

Le 20 septembre dernier, à Tonnerre, se tenait une conférence à destination des praticiens en massage bien-être et employés de Spa. Notant la difficulté réelle pour les professionnel(le)s du bien-être de faire tourner un cabinet, Estelle Thiébaut, de l’Ecole du Massage Intuitif, a voulu organiser la mise en commun d’astuces de nature à faciliter l’installation. Car aujourd’hui, si le massage et la relaxation se sont fait une place dans la panoplie « santé » des consomm’acteurs, il demeure des hésitations qui ne sont pas faciles à lever.

Conférence massage

Manuel Gastambide, directeur de l’Ecole du Massage Intuitif qui forme dans différentes régions de France dont à Auxerre, rappelle que depuis 20 ans, les représentations liées au corps, au massage et au bien-être ont profondément évolué. « Il y a encore peu de temps, le massage n’était pas considéré comme un art accessible au plus grand nombre. Les personnes qui se l’offraient avaient résolu un certain nombre de questions sur le plaisir qu’elles acceptent de s’offrir. Aujourd’hui, beaucoup de gens se sont réappropriés leur corps ou sont dans une démarche vis à vis du bien-être, sans se juger« . Mais pour qu’une activité de masseur-relaxologue tourne, il faut une rencontre entre les clients et leur futur accompagnateur sur le chemin de la compréhension et de l’accueil du corps vécu et éprouvé.

Anne-Sophie Van Nuvel, en présentant sa formation « lancer son activité bien-être », dévoile les astuces marketing et communicationnelles avec lesquelles elle jongle en mode réflexe. Pour éviter aux professionnels présents dans la salle de commettre des erreurs dans la construction de la relation client et la sécurisation de leur activité, elle préconise de définir son offre avec précision, en s’appuyant sur un réseau existant, une expérience déjà en place et la façon dont ils se projettent dans le métier. Il s’agit de « redescendre sur terre, de cesser de fantasmer le métier qui, comme toute profession, a ses exigences et ses incontournables tant en matière financière qu’en construction des réseaux qui viendront alimenter l’activité future« . Pour illustrer le tempo nécessaire à respecter dans le fonctionnement de l’activité, elle déploie l’image d’un jardin dont on prépare la terre, plante régulièrement des graines, soigne l’arrosage bien avant de récolter les fruits de son travail. Patience donc ! et opiniâtreté ! mais en s’armant des bons outils et en ne négligeant pas de les faire fonctionner à plein.

Si le besoin de bienveillance et de massage est en croissance dans une société où beaucoup de gens se sentent déconsidérés, cela ne veut pas dire que tout le monde se précipite chez son masseur avec la même facilité qu’un rendez-vous pris chez le coiffeur. Une règle bien connue du marketing est que « s’il y a un trou dans le marché, cela ne veut pas dire qu’il y a un marché dans le trou« . Traduit au domaine du bien être, cela revient à dire que ce n’est pas parce que les gens en ont besoin ou sont prompts à le recommander à leur entourage qu’ils vont facilement faire la première démarche. La méthode pour faciliter cette rencontre est donc, selon Manuel Gastambide, « d’oser aller au devant de ses futurs clients, d’expliquer humblement sa démarche, son métier, de témoigner de son désir de travailler avec les personnes présentes plutôt que de se dissimuler. Il est louable de porter haut nos compétences dans le toucher bienveillant et réparateur des âmes blessées« . Aujourd’hui, l’évolution de la société, la prise en compte des corps, de leur souffrance et de la joie qu’il y a à les habiter en conscience, permet de ne plus être timides dans la revendication de nos compétences.

A l’image de la reconnaissance par la Commission Nationale de la Certification Professionnelle du métier de Technicien Spa et Bien-être (RNCP), on peut dire que la profession progresse d’année en année dans le paysage des métiers pratiqués et enseignés en France. De même, certains groupes de thalasso ou instituts de massage recrutent en permanence des technicien(ne)s Spa, pourtant pas toujours formé(e)s sérieusement. Les opportunités maintenant existent. Des aficionados n’ont plus d’hésitation à faire l’expérience régulière des massages de bien-être. Tout l’art est de les croiser concrètement, sans tomber dans une « mélasse commerciale » qui dénaturerait ce noble métier de la rencontre authentique par le toucher.

Deux praticiens lillois, par ailleurs formateurs à l’Ecole du Massage Intuitif, doivent aujourd’hui affronter une toute autre problématique : installés depuis plus de 10 ans, ils gèrent un afflux de clients auquel ils ne peuvent pas faire face. « Une difficulté réelle du métier est de savoir se préserver, car il est illusoire de penser qu’on puisse enchaîner plus de cinq massages par jour« . Ils racontent alors leur expérience à l’Heure du massage qui leur a permis de mettre en place une clientèle de façon solide : le bon référencement d’un site internet de qualité, le fait de sortir du cabinet pour participer à des événements, de multiplier les casquettes, de rencontrer d’autres professionnels de la santé, du bien être, de la psychothérapie, de s’installer à plusieurs pour s’épauler, s’entraider et asseoir davantage sa réputation. Dans la salle, puis autour d’un verre de l’amitié dans la cour ensoleillée du restaurant « les promenades », les uns et les autres confirment ce qui leur a permis de concrétiser leurs premiers clients, ou confient leur impatience lorsque, installés dans un cabinet tout neuf, devant une table de massage dédiée à leurs futurs clients, ils attendent que les graines poussent dans le jardin, et apportent leurs premiers fruits.

L’aventure argentine, à la découverte des plantes de la vallée de calamuchita

L’Ecole du Massage Intuitif mène depuis 2016 un projet d’accompagnement du développement de l’agriculture biologique dans la Vallée de Calamuchita, au coeur de l’Argentine, Province de Cordoba. Les producteurs et cueilleurs locaux s’unissent pour protéger cette zone de montagne préservée, dans un pays très abîmé par l’agriculture intensive.

/ La Vallée de Calamuchita.

Qu’est-ce qui a poussé mon ami Juan à me dire que la Province de Cordoba consacrait une zone entière de son territoire à la culture et l’élevage exclusivement naturels, interdisant l’emploi d’agrotixicos dans toute la Vallée de Calamuchita et la région d’Amboy jusqu’au sommet du Champaqui ? A l’entendre, en tout cas, j’ai sursauté d’un enthousiasme libérateur, altéré néanmoins d’incrédulité. En même temps que je me réjouissais à cette perspective, j’échafaudais le moyen de vérifier cette information avant de la valider comme une certitude.

Juan est un érudit en construction. Il quitte dès que ses moyens financiers le lui permettent son activité de cuistot, pour apprendre des plantes du territoire des Comechigones. Ils les repère, leur parle, cherche à les comprendre, les distille, les infuse ou les compare, mémorise leurs vertus sans relâche. Il mesure la quantité de ce qu’il ignore encore mais sa curiosité dans ce nouveau métier en fait un chercheur invétéré. Humble face à l’histoire de la Vallée et aux mystères du Champaqui, il est assurément digne de confiance. J’avais pu en faire l’expérience à diverses reprises alors que je ne le connaissais pas depuis très longtemps. Pourtant cette information qu’il me partageait me forçait au doute. Bien sûr ! ce serait formidable que cette zone soit protégée, compte tenu de son caractère si spécial, sa vibration, sa beauté irrévérencieuse, sèche, argentée et abrupte l’hiver, douce et verte l’été, mais comment le serait-elle ? compte tenu de ce qu’est la politique argentine aujourd’hui, son rapport à la nature et à la valeur des espaces, sa vraie envie de profiter de la vie sauvage d’un coté et son incapacité de l’autre à protéger son trésor.

Protéger son trésor, sa ressource, son histoire, ce qu’il y a de plus précieux en soi… telle est la compétence qu’on voudrait se découvrir. L’Argentine se cherche. Toujours consciente de sa richesse, elle se dénigre pourtant avec passion. L’amour qu’elle se porte semble vacillant. Parfois enflammée par son enthousiasme, par son rêve de rayonner ou le souvenir de ce qu’elle fut, elle sait aussi se piétiner et mépriser les siens. Pour le moins, ne pas leur faire confiance. Se méfier du semblable lui sert peut-être à se défier elle-même. Si elle peut, plus que d’autres, se montrer douce – tellement chaleureuse et câline en vérité – il lui arrive d’être son propre boureau. Comme elle a ignoré l’existence de ses premiers hommes, déchiqueté ses Indiens ensuite, elle se maltraite encore à l’envie aujourd’hui.

La richesse de la terre, l’abondance de l’eau, l’omniprésence du soleil pourraient nourrir des générations d’hommes libres. Au lieu de cela, elle a tué le tiers de ses prairies. Les sols arrosés de pesticides mettent dix ans à mourir. Le soja transgénique, la monoculture de la cacahuète, l’abandon progressif de l’élevage extensif sont entrés par effraction dans un pays qui chante pourtant son attachement à la Terre. N’ayant jamais appris à se protéger, elle s’est laissée dépecer par les plus grosses multinationales des mines et de l’agroalimentaire. Sa défigure promet aux optimistes une reconquête de son espace naturel, mais elle est trop intimement abîmée par l’assaut qu’elle a subi pour flamboyer avec la même arrogance qu’autrefois.

Voilà pourquoi entendre dire qu’une décision politique offrait un écrin à la vallée de Calamuchita, la protégeant de l’enfer qu’a connu la plaine en contrebas, était étonnant et prometteur à la fois. Mais se protéger de l’intrusion tout en restant ouvert ne s’érige pas en un jour, et moins encore en une simple signature au bas d’une loi provinciale.

Déjà avec l’ambition d’infléchir la tournure bêtement touristique que prenait le développement de l’activité autour des lacs d’Embalse et de los Molinos, nous oeuvrions à fédérer les acteurs de l’écologie locale, les amoureux des sols, les conteurs de légendes anciennes, les guérisseurs, les éthno-médecins, les aficionados de l’énergie de Calamuchita. Juan, comme nous, comme d’autres dont nous découvrirons les bienfaits au fur et à mesure de notre avancée, faisions partie de cette armée pacifique, soucieuse d’environnement, et animée par les festivités du vivant. Etre aidés d’une loi, ou à défaut d’une intention de protection, par le truchement du levier de l’état aurait été une aubaine certaine. Mais ici, le moindre lobby a valeur de code civil et les politiques se nourricent aux grains des labos du transgénisme qu’elles viennent picorer jusque dans leur main, arrosées de leurs pulvérisations tout azimut. D’où serait donc sorti cet étrange courage qui aurait permi à un gouverneur de s’opposer frontalement aux lois du commerce agroalimentaire de masse ? et pourquoi Juan en était-il persuadé ?