LE METIER :
/ Que fait le masseur ou la masseuse bien-être ?
Le praticien en massage bien-être accueille professionnellement des personnes qui souhaitent recevoir des massages de détente et s’offrir un moment agréable, ponctuel ou régulier. Ses clients sont variés et peuvent être motivés par différents désirs ou objectifs : – bien-être simple, – repos et récupération des affres de la vie quotidienne ou d’une période particulièrement pénible, – maîtrise d’habiletés supplémentaires (fluidité, souplesse, coordination) dans le cadre d’activités personnelles ou professionnelles : danseurs, yogis, sportifs, musiciens, etc. – meilleurs maîtrise ou vécu de ses propres réactions face au stress ou aux interactions avec les autres, – amélioration de son équilibre psychique, émotionnel, et lutte contre l’anxiété, l’irritabilité, la dépendance, ou d’autres troubles légers de l’humeur et du caractère.
Le praticien en massage bien-être prend le temps d’écouter la demande du client et de l’aider à la formuler précisément. Il s’adapte à la demande et aux besoins qui ont été exprimés, dans la limite de la compatibilité avec son cadre de travail, son éthique et la déontologie de sa profession.
/ Comment travaille-t-il ?
Le travail avec un client commence par un temps de rencontre (plus ou moins sacralisé selon les écoles), au cours duquel le praticien s’assure que la relation se noue d’une façon saine et précise. Le praticien donne des informations sur sa démarche professionnelle et ses intentions en vérifiant qu’il ne demeure pas de points ambigus dans la communication avec son client.
Le praticien en massage bien-être accorde de l’importance à l’écoute de la problématique de son client lorsque celui-ci souhaite en présenter une.
A partir du travail « d’enquête » et d’écoute, la masseuse ou le masseur construit un protocole d’intervention, puisant dans les techniques de relaxation et de massage qu’il maîtrise. Il détermine, avec le client, la régularité et le type d’accompagnement qui ponctueront leurs rencontres.
Le masseur bien-être prodigue ses massages et moments de relaxation avec respect, délicatesse, tact, créativité et ingéniosité, dans un lieu et une atmosphère étudiés, dans des conditions d’hygiène irréprochable, en respectant ses limites personnelles et celles de sa profession.
Lorsqu’une relation de confiance et de confidence a pu s’établir, le professionnel utilise cette relation, en conscience, pour inviter son client à aller plus loin dans le relâchement et, éventuellement, la compréhension de lui-même. Il accueille avec bienveillance les évolutions et réactions de son client.
/ Dans quels pièges doit-il éviter de tomber ?
Masser professionnellement des personnes n’est pas équivalent à masser son entourage, sa famille, son conjoint ou ses amis. La pratique du massage jours après jours, semaines après semaines, doit distiller au praticien un plaisir qui ne s’use pas. Les rencontres intimes nécessitées par le massage sont très impactantes émotionnellement. Il est important de savoir se ménager et savoir s’organiser des temps de ressourcements, pour vérifier régulièrement les effets de l’impact de la relation sur soi (voir notre point de vue sur le stress vicariant). C’est un métier très orienté vers l’autre, mais dans lequel on ne doit pas s’oublier.
Etre un bon technicien ne suffit pas lorsque l’on s’installe en cabinet libéral. Il faut aussi connaître et maîtriser par ailleurs les qualités de l’entrepreneur : vision comptable, notions juridiques, communication, explication de son travail, capacité à faire des liens entre nos connaissances et les demandes du public.
S’isoler professionnellement est souvent la tendance de ceux qui travaillent en libéral. Ce phénomène d’isolement est renforcé par le fait qu’il n’est pas facile de se présenter socialement comme étant masseur de relaxation, compte tenu de la représentation que certaines personnes ont encore du massage bien-être. Or, s’isoler est la pire des stratégies dans un métier qui nécessite de s’inclure dans un réseau pour être connu, reconnu, et construire une clientèle. Préférez nettement l’installation en cabinets groupés, en cabinet partagé ou en institut de massage.
Ne laissez pas non plus dépérir vos connaissances… La formation continue est toujours enrichissante dans ce métier où l’on apprend tout au long de la vie. En 2021, l’Ecole du Massage Intuitif est devenue la première école de massage en France ne formant que des praticiens déjà en exercice, orientant vers d’autres organismes pour la formation initiale.
Les compétences du masseur de bien-être se combinent utilement avec d’autres métiers : naturopathe, aromathérapeute, coach en développement personnel, esthétique éthique, animateur dans les métiers de la forme, relaxologue, sophrologue, psychopraticien, etc.
PRINCIPAUX DEBOUCHES :
Le praticien en massage bien-être peut travailler en cabinet ou atelier de relaxation. Il est alors à son propre compte, en libéral, gérant de société ou salarié d’une société de portage. Dans certains cas, il se déplace pour proposer des interventions à domicile, dans les hôtels, bateaux de croisière, en entreprises ou à l’occasion d’un événement.
Il peut travailler en salon ou institut de massage et spas. Il est alors salarié de l’entreprise qui l’emploie. Les voies d’accès au salariat se font plutôt par l’acquisition du titre de Technicien(ne) Spa et Bien-être reconnu au niveau du Registre Nationale de la Certification Professionnelle, ou par les filières de l’esthétique.
Dans certains cas, il peut exercer, en complément d’une première profession (infirmier, aide-soignant, éducateur spécialisé, etc.) dans un service social ou hospitalier.
QUALITES ESSENTIELLES :
On peut dire que tout massage donné avec bienveillance est intéressant à recevoir car il révèle la personnalité de celui qui le donne, et dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, le « parfait » est l’ennemi du « bien ». Certaines qualités feront néanmoins de votre massage un moment qui semblera très agréable à recevoir par le plus grand nombre :
- Qualités concernant le massage :
Des sens kinesthésiques, auditifs et tactiles développés, de la créativité, le plaisir de la corporalité et de la sensualité, la souplesse, le fait d’être chaleureux et ouvert d’esprit, la discrétion.
- Qualités concernant l’aptitude à être en relation et à aider l’autre à évoluer :
L’écoute, l’humilité, la compréhension, la capacité à reconnaître les qualités de l’autre, l’authenticité, l’empathie, l’intelligence émotionnelle, la capacité à s’ancrer, à tenir une position fermement avec douceur, à comprendre le sens et suivre une éthique de la relation.
- Qualités concernant la création d’entreprise :
Une imagination fertile, une faculté d’adaptation, une opiniâtreté, le goût du risque et la capacité à prendre sa vie en charge, l’organisation, le pragmatisme, un soupçon de charisme, le goût des autres, le sens de l’éthique et de la responsabilité, la capacité à faire confiance aux autres et déléguer.
EVOLUTION :
La pratique intensive du massage de relaxation apporte des capacités qui sont peu prises en compte dans la société mais qui sont très utiles dans la vie quotidienne : conscience de son corps, développement des sens proprioceptif et kinesthésique, sens de l’équilibre, souplesse, capacité à prendre de la distance, capacité à « lire » le corps de l’autre, sa posture et sa gestuelle… Le bon praticien en massage bien-être est de plus en plus à l’aise avec son corps, au fur et à mesure de sa pratique et de ses expériences accumulées. Si ces qualités acquises au cours de la carrière sont peu valorisables pour l’exercice d’un autre métier, elles contribuent à renforcer des capacités plus générales et apportent assurance et confiance en soi et en l’autre.
REMUNERATION :
L’appât du gain ne doit pas être la principale motivation du masseur bien-être. Compte tenu de l’implication qu’ils demandent, enchaîner dans une journée un grand nombre de massages de qualité est illusoire. Mais la pratique du massage apporte aussi beaucoup en « qualité de vie » et c’est souvent avec cet objectif que les personnes se lancent dans une formation professionnelle au massage de bien-être. La pratique du massage est très enrichissante en terme de qualité de rencontres et de partages, à condition bien sûr d’avoir un goût pour cela.
FORMATIONS :
Il existe trois grandes familles de praticiens, et donc trois catégories d’écoles pour les former :
- Les écoles qui forment aux massages bien-être « avec implication » du masseur. Elles centrent leur apprentissage sur la qualité d’être du praticien et s’inscrivent le plus souvent dans une logique de développement personnel. Elles pensent que la rencontre entre le masseur et le receveur du massage est fondamentale et doit être travaillée. Elles préconisent d’utiliser les qualités intrinsèques du praticien pour enrichir son massage : générosité, authenticité, douceur, fermeté, capacité à soutenir, rassurer, faire progresser. Elles portent la vision d’un massage qui vient du coeur, plus que de la tête. C’est dans cette catégorie que s’inscrit l’Ecole du Massage Intuitif depuis sa création en 2001.
- Les écoles qui forment aux massages bien-être « sans implication » du masseur. Elles n’abordent que la question technique du massage et l’art de l’appliquer, sans chercher à faire apparaître l’humanité du masseur. Elles préconisent la distance, parfois la blouse blanche, et évitent la question émotionnelle.
- Les écoles de massages traditionnels. Elles enseignent le massage comme une tradition à respecter au mieux. C’est la philosophie asiatique de la pratique du massage ; elle se confond avec les médecines traditionnelles préventives. Le Shiatsu est un bon exemple de cette famille. Le bon masseur shiatsu sait s’effacer au profit de la manière d’appliquer la tradition.
FEDERATIONS PROFESSIONNELLES, ASSURANCES :
Pour s’installer professionnellement, un masseur bien-être doit contracter une assurance Responsabilité Civile Professionnelle. De plus en plus de compagnie d’assurance proposent d’assurer les praticiens en massage bien-être et leur demandent pour cela de justifier de leur formation professionnelle.
Plusieurs fédérations nationales travaillent aujourd’hui à l’organisation de la profession. La principale d’entre elle est la Fédération Française de Massages Bien-Etre créée en 1995. Elle a contribué à plusieurs avancées juridiques et législatives qui ont permis de mieux asseoir le métier de masseur bien-être.
RECONNAISSANCE PAR L’ETAT :
En 20 ans, le métier de masseur bien-être a énormément évolué, ainsi que la formation professionnelle en France, avec la création de France Compétence, en 2019, et de l’application « Mon Compte Formation », en janvier 2020. L’Ecole du Massage Intuitif, qui a beaucoup oeuvré pour la reconnaissance du métier avec la Fédération Française de Massage Bien-Etre, a fait partie des premières écoles françaises à former à un Certificat inscrit au Registre National de la Certification Professionnelle. C’était en 2019 et 2020, avant de renoncer à la formation initiale, en 2021, pour se consacrer aux masseurs déjà installés et leur offrir un renouvèlement professionnel, ou un perfectionnement dans l’accompagnement et la pratique du massage intuitif. L’enregistrement au RNCP a naturellement permis aux écoles concernées de monter en gamme et de poursuivre le travail d’adaptation au marché du travail. Cette donnée doit être prise en compte au moment du choix d’une formation, lorsque votre objectif est la mise à l’emploi ou l’installation professionnelle.